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Nous réinventer à partir de la frontière

Manger le corps avec le corps 

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Nous insistons pour manger non seulement avec les mains (réceptrices privilégiées de température et de texture), mais aussi avec le corps. Nous adorons voir les personnes impliquer intuitivement leurs gestes lorsqu’elles s’assoient pour manger à Mugaritz. Surtout lorsqu’il est difficile de saisir quelque chose autrement que de la manière apprise avec des couverts ; lorsque quelque chose se répand ou oblige simplement à improviser des gestes à table pour attraper un élément et le porter à la bouche. Les gens sucent, lèchent, aspirent, sortent la langue et jouent dans notre salle. 

Avec le temps, cependant, nous interroger sur la manière de manger des « parties du corps, avec le corps » nous a conduits à proposer des bouches, des langues, des poitrines et même des nombrils, que l’on peut toucher, caresser et utiliser pour fantasmer. Nous avons conceptualisé, en ce sens, des choses comme un premier baiser ; ce que cela signifie d’entrer dans la peau de l’autre, ce que cela implique d’allaiter un bébé ou même de représenter des yeux qui ne voient pas. Dans le processus, la complicité de différentes personnes a été essentielle, tant pour la création de moules associés aux parties du corps que pour la production de vaisselle ou de supports spécifiques à l’objectif qui nous obsède. 

Nous avons de nouveau fait appel à l’extraordinaire céramiste basco-vénézuélienne, Ainara Garay, dont l’atelier à Mungia (Ainarita Cerámica) a produit en 2020 les pièces en plâtre qui nous ont tant servi à susciter des métaphores liées à un visage (élaborées à partir du visage de Fran Baixas, ancien membre de notre département R&D). En 2025, Ainara a réalisé manuellement chacun des avant-bras en plâtre qui, devant nos convives, font sonner la cloche d’une douce tentation : celle de faire monter nos lèvres le long des membres de quelqu’un, jusqu’où l’imagination nous mène ; et de sceller ce souvenir avec des pignons grillés et des baies de genièvre.

Acudimos de nuevo a la extraordinaria alfarera vasco venezolana, Ainara Garay, de cuyo taller en Mungia (Ainarita Cerámica) salieron en 2020 las piezas de yeso que tanto nos sirvieron para propiciar metáforas ligadas a un rostro (elaboradas a su vez a partir del rostro de Fran Baixas, otrora integrante de nuestro departamento de I+D). En 2025, Ainara hizo manualmente cada uno de los antebrazos de yeso que, delante de nuestros comensales, tocan la campana de una dulce tentación: la de ascender con nuestros labios por las extremidades de alguien, hasta donde la imaginación nos depare; y terminar impregnando el recuerdo con piñones tostados y  bayas de enebro.